Les Terres australes et antarctiques françaises

Les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) sont formées par les archipels Crozet et Kerguelen, les îles Saint-Paul et Amsterdam, la terre Adélie (Antarctique) et les îles Éparses. Ces dernières rassemblent les îles tropicales de Juan de Nova, Europa et Bassas da India, l’archipel des Glorieuses dans le canal du Mozambique, et Tromelin au nord de La Réunion.

Les TAAF remplissent sur ces territoires des missions de souveraineté, de soutien à la recherche scientifique, de préservation de la biodiversité, et de logistique. Charles Giusti, Préfet, administrateur supérieur des TAAF, est à la fois le représentant de l’Etat et chef du territoire.

Les TAAF s’étendent donc sur un important gradient latitudinal, depuis le 13e parallèle sud (avec les îles Glorieuses) jusqu’au 66e parallèle sud (avec la base Dumont D’Urville, en terre Adélie). L’ensemble de ces terres procure une zone économique exclusive (ZEE) de plus de 2,2 millions de km², qui contribue à donner à la France la deuxième emprise maritime au monde. Plus grand bien inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco, la réserve naturelle nationale des Terres australes française est également l’une des plus grandes aires marines protégées au monde.

Dans le cadre de leurs multiples partenariats avec les principaux acteurs de la recherche française, notamment avec l’Institut Polaire Français (IPEV), l’Institut français de recherche et de l’exploitation de la mer (Ifremer), l’Office français de la Biodiversité (OFB), le Museum National d’Histoire Naturelle (MNHN), le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS-Inee), l’Université de La Réunion, le Centre Universitaire de Formation et de Recherche de Mayotte (CUFR Mayotte), l’Institut de recherche et de développement (IRD), le Centre national d’études spatiales (CNES), le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), les TAAF ont accueilli et apporté leur soutien en 2020 à 363 scientifiques impliqués dans 69 programmes de recherche.

En terre Adélie comme dans les Terres australes françaises, les programmes scientifiques nationaux et internationaux sont coordonnés par l’IPEV dans l’étude de l’évolution de la biodiversité et du climat. La station atmosphérique internationale de référence implantée à Amsterdam (GIEC, NASA)  offre, par exemple, à la France une place stratégique dans le réseau global de surveillance de l’atmosphère (Organisation Mondiale de la Météorologie). L’Ifremer coordonne les campagnes océanographiques sur cette partie du territoire.

Dans les îles Eparses, c’est l’administration des TAAF, aux côtés des membres d’un consortium de recherche inter-organismes, qui coordonnent le développement des programmes de recherche.

Avec le soutien du programme INTERREG V océan Indien 2014-2020, les TAAF et l’Ifremer se sont associés dans le cadre du projet IOT pour poursuivre le développement de balises innovantes pour le suivi des tortues marines juvéniles et le déploiement du réseau de stations connectées sur Europa, initié par le projet pilote pIOT*. En effet, les plages des îles Eparses sont un des lieux de ponte primordiaux du sud-ouest de l’océan Indien pour les tortues marines (tortues vertes principalement et tortues imbriquées).

Dans le cadre du projet IOT, les TAAF apportent leur soutien logistique et humain dans la mise en œuvre du projet sur leur territoire et une réflexion est également en cours pour renforcer ce dispositif sur d’autres sites des îles Eparses. Toutefois, la synergie entre ces deux partenaires va au-delà, elle se prolonge au sein d’autres projets collaboratifs sur la gestion durable du patrimoine naturel des îles Eparses.

Les TAAF en quelques chiffres (2020) :

  • 2,2 millions de km2 de ZEE
  • 129 000 km parcourus par le Marion Dufresne et L’Astrolabe
  • 3 000 tonnes de matériels acheminés sur les territoires
  • 30 000 m2 d’infrastructures entretenues
  • 69 programmes de recherche accueillis et soutenus
  • 250 espèces dans la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises
  • 4 646 espèces dont 80% d’espèces marines dans les îles Eparses

 

*Pilot project for Indian Ocean sea Turtles (pIOT):
Le projet pIOT, débuté fin 2018 dans le cadre du Consortium de recherche pluri-disciplinaire « îles Eparses 2017-2020 » et porté par la délégation océan Indien de l’Ifremer, a permis de tester en milieu naturel contraignant le premier prototype de balise innovante et de stations de réception, sur l’île d’Europa, prémisse du projet IOT.