Le PDG de l'Ifremer consolide les activités et partenariats de l’institut dans l'océan Indien
Les travaux de l'Ifremer dans l'océan Indien ont débuté à la fin des années 60. Un attaché de recherche avait alors été envoyé sur place afin de traiter un problème de poissons vénéneux. Le champ des activités s'est élargi aujourd’hui à des domaines à fort impact pour le développement de ces territoires : le suivi des pêcheries professionnelles côtière et hauturière, l'évaluation des stocks halieutiques exploités et de la qualité des états des écosystèmes côtiers, l'étude des tortues marines… Selon les sujets, ces activités relèvent de l'expertise en appui aux politiques publiques, de la recherche ou de l'innovation.
"Les océans Indien et Austral représentent 30 % de la surface de la zone économique exclusive française", explique François Houllier. Situé entre les continents africain, asiatique et australien, ces vastes océans sont au cœur de forts enjeux sociétaux internationaux.
Alors que la France dispose de la deuxième zone économique exclusive (ZEE) mondiale dont 97 % se trouve en Outre-mer, l'économie de l'île de La Réunion n'était jusqu'ici pas très tournée vers la mer. De ce constat étonnant est né en mars 2019, l'association "L'Institut Bleu" présidée Marie-Noëlle Sinama Valliamé que François Houllier aura le plaisir de rencontrer. Son objectif : fédérer les acteurs de l'économie maritime de La Réunion et leur permettre de s'exprimer d'une seule voix, grâce à un travail collaboratif. "Cette rencontre sera l’occasion pour l'Ifremer de réaffirmer sa volonté de contribuer à l’essor de l'économie bleue essentielle pour les habitants des îles, précise François Houllier. Et de rappeler que celle-ci doit se développer dans le souci de protection de l'océan, de ses ressources et des services écosystémiques qu'il procure".
Cet engagement s’illustre auprès des acteurs des mondes institutionnel, académique et économique de l’île, partenaires de longue date de l’Ifremer. "Les projets que l'Ifremer mène ici, contribuent aussi à constituer un "océan" de données marines, à les partager avec l’ensemble de la communauté scientifique comme avec nos partenaires et à améliorer ainsi nos connaissances. Car pour mieux protéger l’océan Indien, encore faut-il bien le connaître !" souligne François Houllier.
En ce sens, l'Ifremer a conclu à ce jour plusieurs accords-cadres de coopération avec des partenaires locaux à savoir :
- La Préfecture, la Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL) et la Direction de la mer sud de l’océan Indien (DMSOI) portant sur la connaissance, la surveillance et la mise en valeur des milieux littoraux,
- Le Centre de ressources technologiques (CRT) de La Réunion sur les questions d’aquaculture, d’halieutique et de l’environnement avec une composante « biotechnologies »,
- La Réserve nationale marine de La Réunion (RNMR) sur l’écologie et les peuplements récifaux,
- Le Centre d'étude et de découverte des tortues marines (CEDTM) et l’observatoire Kelonia.
Pour en savoir plus, consultez la fiche : "Fiche Océan Indien" :
- Allez sur le site internet de la Délégation Ifremer océan Indien
Les temps forts de la visite de François Houllier à La Réunion
Le 4 novembre 2019 : Rencontres avec Pascal Gauci, secrétaire général aux affaires régionales de la Préfecture, puis avec Yolaine Costes, 2ème vice-présidente à la Région, et Marie-Noëlle Sinama Valliamée, présidente de l’Institut Bleu en charge du développement de la filière de la mer de l’île. Ces rendez-vous seront suivis d'échanges avec Jean-Michel Maurin de la Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL) et Eric Mevelec de la Direction de la mer sud océan Indien (DMSOI).
Le 5 novembre 2019 : François Houllier se rendra à l’Université de La Réunion où il rencontrera Frédéric Miranville, Président de l’université, et Gilles Lajoie, Président du conseil académique de l’université, puis les directeurs et représentants de plusieurs laboratoires partenaires. Il se rendra ensuite à la délégation de l’Ifremer pour échanger avec les personnels de l’institut.
A 16h30, un point presse sera organisé à bord du Marion Dufresne II en présence de François Houllier, Olivier Lefort, directeur de la flotte océanographique française, et Magali Duval, déléguée de l’Ifremer pour l’océan Indien.
Le 6 novembre 2019 : Rencontre avec Philippe Kowalski, directeur adjoint de l’Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise (OVPF – IPGP). Déjeuner de travail avec Evelyne Decorps, Préfète des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF), puis participation au comité de suivi du Marion Dufresne II en présence des équipes des TAAF et de l’Ifremer.
Focus : De nouvelles balises pour suivre et mieux protéger les tortues marines.
L’Ouest de l’Océan indien est l’un des principaux sites mondiaux de reproduction et de ponte de deux espèces de tortues marines, les tortues vertes (Chelonia mydas) et imbriquées (Eretmochelys imbricata), actuellement en danger et présentes sur la liste rouge de l’IUCN (Union Internationale pour la conservation de la nature). Pour mettre en place des mesures de conservation efficaces, l’Ifremer est investi dans les projets pIOT et IOT. Objectif : suivre les tortues pour mieux connaître les habitats et leurs utilisations notamment par les jeunes individus, grâce à des balises plus petites, plus précises et moins couteuses que celles précédemment utilisées, et à un réseau de stations de réception réparties dans le bassin sud-ouest de l’océan Indien. Consulter la fiche "Tortues" :
L’Ifremer dans l’océan Indien
L’Ifremer est présent à La Réunion depuis 1968. Ses missions se partagent entre l’expertise scientifique en appui à la puissance publique, la recherche et l'innovation. L'équipe est constituée d’une quinzaine de personnes dont les domaines de compétences portent essentiellement sur l’halieutique, l’environnement et la biodiversité marine. Ses activités visent à contribuer à une gestion durable des espaces maritimes, de leur patrimoine naturel tout en permettant un développement des activités ou usages qui en dépendent.
Mieux connaître les ressources halieutiques
L’Ifremer est l’un des acteurs majeurs sur les grandes problématiques halieutiques de l’océan Indien. Ses équipes travaillent aussi bien sur les grands pélagiques (marlins, voiliers, espadon et thon germon) que sur les poissons démersaux qui vivent près du fond (mérous, carangues, capucins …) ainsi que sur le suivi des flottilles réunionnaises de pêche.
Voir les fiches "Pélagiques", "Démersaux" et "SIH":
Veiller sur la qualité des eaux littorales
L’Ifremer a contribué à définir les méthodologies adaptées au suivi de la qualité des eaux de La Réunion et de Mayotte dans le cadre de la Directive cadre européenne sur l'eau (DCE). Aujourd’hui, il apporte un appui scientifique et technique à sa mise en œuvre via l’optimisation des suivis, la mise à jour des documents de prescription et des méthodes et la formation aux outils de gestion et de valorisation des données. Par ailleurs, il participe aux comités de pilotage de plusieurs suivis environnementaux.
Voir la fiche "Appui" :
Développer des technologies innovantes au service de la protection de l’océan Indien
Utiliser l’imagerie hyperspectrale pour suivre l’évolution des récifs coralliens, développer des balises de nouvelle génération pour mieux comprendre comment les tortues interagissent avec leur habitat… l’innovation technologique est au cœur de nombreux projets de l’Ifremer à La Réunion.
Voir les fiches "Récifs" et "Tortues" :
Déployer des outils de bancarisation et de mise à disposition des données
Pour être en mesure de gérer toutes les données collectées sur le milieu marin, l’Ifremer développe de nouveaux applicatifs dédiés aux écosystèmes ultramarins et déploie des outils nationaux comme le projet SIMM-OIA qui consiste à décliner le système d’informations sur le milieu marin (SIMM), système de référence national, en une version régionale pour les océans Indien et Austral.
Voir la fiche "Données" :
Soutenir le développement de l'aquaculture tropicale
D’autres projets à fort impact pour l’économie locale concernent l’aquaculture durable à Mayotte et sont menés par des équipes de métropole en lien avec la délégation de l’Ifremer dans l’océan Indien. Ces projets visent à évaluer les impacts environnementaux des fermes aquacoles. Le dernier projet a permis de caractériser trois types de fermes, de quantifier et modéliser leurs rejets et leur dispersion, et de comparer leurs impacts sur le lagon. Ces travaux ont fait l'objet d'une thèse qui sera soutenue mi-novembre 2019.
Voir la fiche "Aquaculture' :
Apporter une expertise des risques géologiques
Depuis mai 2019, l’Ifremer participe aux côtés de l’Institut de physique du globe de Paris (IPGP), du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) et du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) à l’étude de la crise tellurique qui affecte Mayotte et du nouveau volcan sous-marin en formation à 50 km à l’est de cette île. Quatre campagnes océanographiques ont permis de découvrir le volcan, puis de caractériser son évolution et d’affiner la connaissance de la zone : de nouvelles coulées de lave ont été découvertes, des roches et des fluides échantillonnés et le fond photographié pour la première fois. Voir la fiche "Volcan" :